Le pic épeiche

Chaque mois, Michel Brugière vous propose un article dédié aux oiseaux de notre commune.  

 

     

Pic épeiche (Dendrocopos major)

 

 

Le Pic épeiche, dont l’origine remonte à environ 20 millions d’années, est sans doute le plus commun et le plus répandu de tous les pics.
Ses tambourinages répétés sur le tronc des arbres, ainsi que ses cris vifs et vigoureux, font de lui un véritable virtuose de la communication au sein de la forêt.

Ordre : Piciformes
Famille : Picidés
Taille : 24 cm
Envergure : 34 à 39 cm
Poids : 70 à 98 g
Longévité : 10 à 11 ans

 

 

Identification

Le Pic épeiche est le plus commun et le plus répandu des pics dits « bigarrés », au plumage coloré de noir, de blanc et de rouge.
Le dimorphisme sexuel est faible : le mâle adulte se distingue par une zone occipitale rouge cramoisie, tandis qu’elle est noire chez la femelle.
Le bec, fort et pointu, est noir. Les yeux rouge sombre ressortent bien sur la zone lorale blanche. Les pattes robustes et griffues sont grises.

 

 

Voix, chant et cris

Le Pic épeiche a pour cri habituel un « pik » ou « tik » sonore et percutant, qui constitue le cri de contact de l’espèce.
On l’entend particulièrement lors de la formation des couples ou en cas de conflit territorial entre voisins.

La manifestation sonore territoriale, assimilée à un chant, est le tambourinage. Celui du Pic épeiche est typique : bref (1 à 2 secondes) et accélérant légèrement vers la fin.
C’est une manifestation très fréquente au printemps, au moment de l’appariement et de la délimitation du territoire.
On a calculé qu’un mâle non apparié peut tambouriner jusqu’à 600 fois par jour !

 

 

Anatomie et adaptations

La tête des pics est un véritable amortisseur !
Ils possèdent un os du crâne dense et épais à l’arrière de la tête et à la base du bec. De plus, leurs muscles, extrêmement bien coordonnés, absorbent et répartissent les chocs.
Le muscle de la langue, qui entoure le crâne par l’arrière, joue également un rôle important dans l’amortissement des vibrations.

Le bec, épais et massif, pousse rapidement pour compenser l’usure : de 0,1 à 0,3 mm par jour.
Le bec supérieur, légèrement plus court que l’inférieur, permet de limiter les contraintes mécaniques au moment de l’impact.

 

 

 

Particularités anatomiques

L’adaptation la plus remarquable chez les pics réside dans la capacité de leur langue à s’allonger considérablement : jusqu’à 4 cm chez le Pic épeiche et 10 cm chez le Pic vert.
Cette structure, appelée appareil hyoïdien, est particulièrement complexe.

Le tambourinage, la recherche de larves et d’insectes, ainsi que le creusement du nid imposent au pic un maintien vertical sur le tronc.
Cet effort important nécessite un ancrage et un appui solides, assurés par ses pattes courtes et sa queue résistante et flexible.

Les doigts, dont deux orientés vers l’avant et deux vers l’arrière, se terminent par des griffes robustes, courtes et acérées qui font office de crampons.
La queue joue un rôle de troisième point d’appui, comparable à une lame de ressort qui relance le mouvement du bec.

 

 

 

Reproduction

Les Pics épeiches sont aptes à la reproduction dès leur deuxième année civile.
Les manifestations nuptiales commencent dès le mois de décembre et atteignent leur apogée en février-mars.
Pendant cette période, les tambourinages sont très fréquents et constituent un élément majeur du concert printanier des forêts.

La nidification débute par le creusement, dans un tronc ou une grosse branche, de la loge destinée à accueillir la ponte.
Le nid est situé à une hauteur très variable, du sol jusqu’à plus de 20 m, selon les conditions locales.
La loge, profonde de 25 à 35 cm et large d’environ 12 cm, présente un trou d’entrée de 5 à 6 cm de diamètre.

La femelle dépose en moyenne 5 à 7 œufs blancs, à une date variable selon la région — de fin avril à début juin en Europe tempérée.
L’incubation dure 10 à 12 jours, assurée par la femelle le jour et par le mâle la nuit.
Les poussins, nidicoles, sont nourris par les deux parents pendant 20 à 23 jours.

 

 

Menaces et protection

Le Pic épeiche est commun et largement répandu sur la majeure partie de son aire de répartition.
Il n’est pas globalement menacé, mais la dégradation de son habitat naturel (déforestation, raréfaction des arbres morts) constitue un danger croissant pour l’espèce.

Le Pic épeiche est une espèce protégée en France sur tout le territoire depuis 1981.

 

À ce titre, il est interdit de le chasser, le tuer ou le capturer.

  

 

  

 

 

 

 

Et pour consulter les anciens articles :

 

La troglodyte mignon
La Bouscarle de Cetti
L'alouette
Le pic noir
Le geai des chênes
La fauvette à tête noire
Le grosbec casse-noyaux
Le coucou gris
La chouette hulotte
Le loriot d'Europe
Le rossignol philomèle
La bergéronnette printanière
Le Martin Pêcheur d’Europe
L'hirondelle
La sittelle

 

 

Michel Brugière est né dans un petit village de Touraine au bord de la Loire. Photographe amateur passionné par l’ornithologie depuis son plus jeune âge, retraité depuis 2003, il se consacre pleinement à la photographie de cet univers.

Sa passion naît très jeune : dès l'âge de 14 ans, avec un jouet en bois de sa propre invention imitant un appareil photo "clic clac", il prenait virtuellement en photo les animaux de la ferme de ses parents à Savigny-en-Véron, en Touraine.

Dès lors, il commence à économiser pendant sa formation d'apprenti maréchal-ferrant pour s'acheter son premier appareil photo, un véritable appareil bien loin du jouet en bois !

Le temps passe et sa passion se renforce. Il devient pompier professionnel à Rambouillet; la photographie animalière devient alors pour lui une respiration, un moment pour changer d’air, se ressourcer, et s’imprégner des couleurs et des odeurs du monde vivant.

 

 

"J'adore les milieux sauvages, marais, roselières, forêts, sentiers isolés et parfois les pelouses calcicoles pour photographier quelques orchidées et autres fleurs sauvages. Mon souhait, à travers mes prises de vues, est de partager l'existence des animaux, de souligner la beauté des plumages et de saisir l'instant d'une posture. Ma passion va bien au-delà d'un simple amusement aujourd'hui.

Je pourrais vous en parler pendant des heures, de mes souvenirs de prises de vues et de mes attentes interminables pour capturer l'image parfaite.

Des anecdotes, j'en ai plein ma besace : du martin-pêcheur au tétras lyre, en passant par le guêpier d'Europe et bien d'autres ; des levers à l'aube aux longues heures d'attente, des émotions extraordinaires...

 

Aujourd'hui, pris dans les filets de ma curiosité et de la beauté, je continue d'arpenter les chemins d'Eure-et-Loir et d'autres coins de France et vous propose de voyager avec moi à travers ces chroniques"